Texte d’orientation

 

Préparé par la commission de rédaction ayant suivi le séminaire

« Les Rroms à l’épreuve de la grande Europe », Saint Denis, 15 novembre 2003,

dans le cadre du Forum Social Européen

 

La plus grande partie des dix millions de Rroms vivant en Europe connaît une situation de détresse et de discrimination qui ne fait que s’aggraver malgré les programmes censés l’améliorer. Il est donc essentiel de réorienter les politiques en tenant compte non seulement de la discrimination directe, mais aussi des formes plus sournoises d’exclusion et de déshumanisation, notamment le paternalisme, la corruption, les fausses représentations, le double langage et autres formes de manipulation.

 

Il est donc indispensable de :

 

Ø      Reconnaître le Génocide nazi contre les Rroms, Sinté et Kalé (Samudaripen) dans les Etats émules du nazisme avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale

 

Ø      Exiger pour tous les Rroms l’accès aux droits fondamentaux et à leur exercice, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la santé, du logement et du travail

 

Ø      Dénoncer et condamner fermement, jusqu’au niveau le plus élevé de l’Europe, tous les actes de violence contre les Rroms de la part de la police : coups, destructions totales ou partielles des lieux d’habitation ainsi que d’autres biens, tels des instruments de musique, utilisation de grenades lacrymogènes à l’intérieur des habitations, intimidations et brutalité à l’égard des enfants, séparation des familles etc.

 

Ø      Reconnaître le peuple rrom, d'origine indienne du nord mais européen depuis au moins sept siècles, avec sa langue et sa culture, comme partie intégrante de la pluralité nationale européenne, ceci notamment par son inscription dans le projet de Constitution européenne

 

Ø      Exiger :

-            l’abrogation de tous les textes et le retrait de tous les projets qui entravent, de manière directe ou indirecte au niveau européen, la libre circulation et la libre résidence des personnes

-              le retrait de la notion de « pays sûr », qui vide de son contenu le droit d’asile, lequel devrait, au contraire, être élargi

 

Ø      Favoriser et subventionner toutes les initiatives oeuvrant à :

-              valoriser la contribution des Rroms à l’Europe

-              donner les moyens institutionnels, financiers et autres pour que les Rroms puissent s’organiser selon leur propre choix d’une façon démocratique compétente

 

Ø      Elaborer des stratégies efficaces de lutte contre toutes les formes de xénophobie, de discrimination, de racisme et de stigmatisation tsiganophobe comme de toutes pratiques contraires aux droits fondamentaux de l'être humain, qu’elles soient exercées par des pouvoirs publics, des élus ou des individus, y compris au sein du peuple rrom

 

Ces orientations s’intègrent naturellement dans le projet de construction d’une autre Europe, ouverte, solidaire, plurielle et respectueuse des divers peuples qui la constituent.

La mobilisation autour de ces exigences est récente et fragile. Elle a donc besoin de se renforcer par la multiplication des actions communes.